La situation des personnes handicapées, en particulier celles en milieu scolaire, reste un sujet social très sensible. Elles ont longtemps été livrées à elles-mêmes sur les campus. Les administrations des universités, des collèges et des cégeps, ainsi que les gouvernements provinciaux et le gouvernement fédéral, déploient de plus en plus de mesures en leur faveur. C’est ce qui peut expliquer l’accroissement de leur présence dans les établissements d’enseignement postsecondaire au Canada. Focus sur les dernières actualités des étudiants en situation de handicap sur les campus universitaires canadiens. Quelles sont leurs principales difficultés et les solutions apportées ? Quelles sont les statistiques globales de leur évolution ?

Les étudiants en situation de handicap : une population de plus en plus croissante

Dès le début des années 2000, l’effectif des étudiants en situation de handicap au Canada a connu une croissance soutenue. Cette population représente aujourd’hui une part de plus en plus visible de l’ensemble des étudiants, et de nombreux établissements rapportent une hausse continue des inscriptions auprès de leurs services d’accessibilité.

La population des étudiants en situation de handicap est mixte et légèrement dominée par les femmes. Les handicaps sont variés et vont des troubles du spectre de l’autisme aux déficiences visuelles et auditives, en passant par des limitations physiques ou des troubles d’apprentissage. Les étudiants présentant une déficience s’investissent dans de nombreux secteurs d’études.

Statistiques des étudiants en situation de handicap au Canada

Au Canada, la proportion d’étudiants déclarant une incapacité est en progression constante. Avant l’arrivée de la COVID‑19, plusieurs universités et collèges indiquaient qu’une part significative — souvent autour de 10 % — de leurs étudiants utilisait les services d’accessibilité, une part en hausse annuelle depuis le milieu des années 2000. Ces chiffres englobent les universités, les collèges et, au Québec, les cégeps, tant dans le réseau public que dans les établissements privés subventionnés.

Les tendances observées font état d’une croissance soutenue alimentée par l’encouragement et l’accompagnement offerts par les autorités publiques et les établissements d’enseignement.

Dans la population des étudiants au Canada en situation de handicap, les femmes sont légèrement majoritaires. La majorité fréquente l’université, avec une part importante inscrite dans des programmes collégiaux et techniques (y compris les cégeps au Québec). Les programmes de génie sont généralement offerts au sein des facultés d’ingénierie des universités.

Soutien et accompagnement : les véritables causes du boom des étudiants en situation de handicap

Les personnes handicapées sont de plus en plus présentes dans les espaces d’enseignement postsecondaire par rapport aux dernières années, grâce à la mise en place et au renforcement de dispositifs liés au handicap. Ceux-ci permettent de répondre à une grande partie de leurs différentes nécessités.

En effet, cette nette progression s’explique par les mesures désormais prises en leur faveur. Vous pouvez notamment distinguer :

  • une souplesse accrue dans la progression des études (réduction de charge de cours, prolongation des délais) pour permettre à chacun de bien suivre et d’achever son parcours ;
  • des plans d’accommodement personnalisés selon les difficultés individuelles ;
  • la mise à disposition de matériel pédagogique accessible et de technologies d’assistance ;
  • l’adaptation des épreuves d’examen et des modalités d’évaluation ;
  • des services spécifiques (interprétation en LSQ/ASL, prise de notes, sous-titrage et codage) ;
  • de meilleures voies d’accès à l’enseignement postsecondaire et aux aides financières.

On observe également une meilleure communication des politiques de handicap sur les campus. Partout au pays, les autorités mettent l’accent sur l’accompagnement des étudiants défavorisés. Des lois comme la Loi canadienne sur l’accessibilité (2019) et, au niveau provincial, l’AODA en Ontario ou les cadres québécois en matière d’accessibilité renforcent l’application des politiques d’inclusion dans les établissements postsecondaires.

L’évolution des étudiants en situation de handicap dans leur parcours de formation

On retrouve une proportion importante de personnes en situation de handicap dans les établissements d’enseignement postsecondaire, mais la tendance n’est pas uniforme tout au long des parcours. Elle devient plus faible par rapport à la population générale à mesure que l’on progresse du collége/cégep vers le baccalauréat, puis la maîtrise et le doctorat. Les étudiants en situation de handicap poursuivent encore relativement peu aux cycles supérieurs.

En revanche, ils sont fortement représentés dans les programmes de certificat, d’attestation, de DEC et de baccalauréat, avant de se raréfier au fil du cursus universitaire. On observe toutefois une réduction graduelle de l’écart entre l’effectif de cette population et celui de la population globale.

Des réussites reposant sur des politiques d’accompagnement

Des résultats positifs ont été obtenus quant à l’évolution du parcours des personnes en situation de handicap, grâce à l’efficacité des accommodements face à leurs besoins spécifiques. Le soutien des pouvoirs publics, des établissements et de la société civile est précieux pour leur épanouissement scolaire, avec pour objectif leur bien-être et leur réussite.

Les étudiants en situation de handicap sont confrontés à d’importantes difficultés, notamment liées au financement et à la prise en charge. Mais grâce aux initiatives entreprises, beaucoup parviennent à surmonter les obstacles et à exceller dans leurs études.

Dans l’ensemble du pays, cette catégorie d’étudiants profite d’assistances techniques et humaines. Les systèmes de formation ont évolué pour tenir compte de leurs réalités. Vous pouvez noter entre autres :

  • des preneurs et preneuses de notes,
  • des interprètes (LSQ/ASL) et des codeurs/codeuses,
  • des épreuves adaptées,
  • du temps supplémentaire,
  • des aménagements d’accessibilité des bâtiments et des parcours de circulation,
  • la mise à disposition de certaines technologies d’assistance, etc.

Au Canada, une large majorité des étudiants inscrits auprès des services d’accessibilité bénéficient d’un plan d’accommodement pour suivre leur cursus. La pandémie a toutefois perturbé la collecte et le suivi de certaines données.

Répartition des étudiants en situation de handicap en fonction des filières

Chez les étudiants en situation de handicap, le choix des filières reste souvent lié à la nature de leur déficience. Ces apprenants font face à des défis qui peuvent parfois orienter différemment leurs choix académiques.

Au Canada, y compris au Québec, ces étudiants s’inscrivent fréquemment en collèges et cégeps, et présentent des préférences pour les filières de lettres, langues et sciences humaines. Les cursus secondaires comprennent le droit, l’économie, la gestion et la santé. On observe aussi une participation croissante dans les domaines des STIM.

Avant l’admission dans une filière, les établissements vérifient les préalables et les capacités à suivre la formation visée. En cas de conclusions défavorables, les étudiants peuvent profiter d’une orientation académique pour choisir un autre parcours mieux adapté. Cela favorise une meilleure insertion professionnelle à l’issue de leurs études. Pour l’égalité des chances et des droits, les gouvernements provinciaux et le gouvernement fédéral proposent de nombreux dispositifs qui permettent aux personnes handicapées de bénéficier d’une bonne scolarisation et d’un suivi adéquat.

En somme, les recensements et observations récemment effectués au Canada montrent une augmentation effective de la population étudiante en situation de handicap.